Le livre magique

Cette rune signifie l'Homme, l'Humanité.

Le sens de cette rune se fonde sur une idée unique à trois niveaux d'acceptation:

1) L'homme en tant qu'égo et individualité;

2)L'homme convivial, de la famille à la société;

3) L'homme cosmique, dernier étape avant le divin.

Il s'agit là d'une transformation qui va en s'élargissant dans le temps depuis l'ego, au départ, jusqu'à sa dissolution dans le tout. Il s'agit, au bout du compte, de fondre sa pensée dans une essence à ce point universelle que, par la même, l'homme-pensée va devenir une petite parcelle du divin et sinon le comprendre, du moins pouvoir l'envisager, l'accepter. Cette idée pourrait s'exprimer et simplement de la manière suivante: l'homme naît de la poussière dans l'état d'inconscient, vit et grandit, et retourne à la poussière à l'état de conscient.

Expliquons-nous.

Quand il naît, l'homme vient de nulle part, ou d'ailleurs, qu'importe, il s'agit d'un problème d croyance personnelle. L'homme, après être né, va devoir apprendre l'homme et le monde A chacun est donné une conscience. Nous ne parlons pas là de cette conscience morale plus ou moins assimilable à la notion de péché, mais la conscience de soi-même dans le monde autant que la conscience de l'existence de l'autre. Cette conscience là est comme une lumière qui éclaire plus ou moins loin, et plus ou moins fort, le présent, le passé et le futur. En outre, en découvrant quelque chose de nouveau, elle imagine, à tort ou à raison, ce qu'il ne découvre pas. Mais cela impose de posséder cette qualité miraculeuse qu'est l'imagination.

Ce parcours, de l'incompréhension à la compréhension, se fait par l'expérimentation de la connaissance, laquelle apporte le savoir. Chemin faisant, l'homme rencontre des explications qu'il accepte, qu'il comprend, et qui, à chaque fois, reconstruisent sa vision et sa compréhension du monde. Le savoir pourrait donc se définir ainsi: l'assimilation de la connaissance par l'expérience.

Mais, le fait de "faire la route", n'implique pas de rencontrer automatiquement toutes les explications. Certaines échappent à l'homme et lui échapperont toujours. Au mieux, et en ultime recours, l'homme en arrivera à une saine et logique non-explication de l'inexplicable.

La compréhension du divin serait que l'homme pût vivre sans être une preuve. Une image de cela nous est donnée par le bébé pas encore né. Certes, ce n'est là qu'une approche téméraire. Mais la solution est de ce côté.

La troisième et dernière étape de ce parcours dure le temps des quelques secondes qui précèdent la mort.

Cette rune a donc deux sens très proches qui se fondent l'un dans l'autre, le premier n'étant que la possibilité de la sublimation du deuxième;

1) La qualité de l'homme dans son intégration totale

2) La possibilité de faire de sa vie un parcours initiatique dont le bilan, incertain, ne lui sera révélé qu'au tout dernier moment.

Selon la qualité des runes associées, nous aurons donc une idée assez précise du milieu dans lequel l'homme peut ou non s'épanouir et de la qualité de cet épanouissement, l'idéale, étant bien sûr l'équilibre entre des runes matérielles et des runes de valeurs morales. Selon la dominante, ce plan d'épanouissement sera plus terre à terre ou plus intellectuel. Mais les deux questions restent entières, la capacité ou non à s'épanouir et la qualité à trouver une réponse.

Le fait de cette rune est donc d'être également une question

La rune Mannaz (l'homme) est associée à la famille, il faut aussi bien entendre les liens du sang que ceux du coeur.

La rune ne suggère pas que le chercheur doive s'isoler. Il doit au contraire s'efforcer de trouver des gens avec qui il puisse s'entendre et partager ses connaissances et son expérience. Mannaz indique simplement que de tels êtres sont rares; il est difficile de trouver des personnes qui soient sur la même longueur d'onde et puissant comprendre les motivations du chercheur